27.5.11

Le manque



Le manque
comme un creux
vide
improbable
comme
un néant
pesant
imposant
indomptable

Le maudit
impoli
sans gênes
prend ses aises
je voudrais
le chasser
alors
qu'à peine entré
il s'impose
s'incruste
et sournois
se planque là
aux aguets
en embusque


Je l'apprivoise
essaye
de le charmer
le séduire
provocante
pour que mien
il devienne
possédé
et qu'il cesse
enfin
de ses dents
me ronger


Mais il résiste
vaillant
vif
et violent
dans mon coeur
essouflé
je deviens
sa poupée
de fibres
et de chiffons
que ses pics
aiguisés
aiment
à pénétrer


Il m'observe
et s'esclaffe
s'amuse
de sa prise
il me tient
m'attache là
juste là
au bord
tout au bord
du vide
me regarde
se délecte
perfide
et perçoit
dans mes yeux
le reflet
des nuances
dégradées
du violet
de mes bleus


Vas-y
regarde
jubile
vas-y
bête
ignorante
matte
plus loin
profond
profite
car plus tard
car demain
tu seras
à ton tour
tu seras
le vaincu
dépouillé
de son art
le souverain
déchu


Tu seras loin
chassé
par mon sourire
solaire
dont la chaleur
moirée
brûlante
et magnifique
te consumera
enfin
de la douleur
éclipse
lueur
anthropophage
annonçant
ton naufrage




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